À Montréal, depuis mai 2023, ce n'est plus nécessaire pour éviter les livraisons porte-à-porte. Mais ailleurs au Québec (et même à Montréal dans le cas des livraisons par la poste), il faut effectivement afficher un refus comme la circulaire barrée, disponible ici.
Certes, il est un peu absurde de placer la responsabilité du refus sur le dos de chaque citoyen(ne), alors que, selon la Loi canadienne anti-pourriel de 2017, l'envoi par courriel de circulaires est limité aux personnes intéressées. Si vous désirez que votre ville fasse la même chose pour les circulaires de papier emballées dans du plastique (qui nuisent bien plus à l'environnement que les courriels), dites-nous dans quel coin vous habitez. Nous vous fournirons un message modèle que vous pourrez envoyer à vos élus, ainsi que les adresses électroniques de tous vos conseillers municipaux!
Il est bien sûr possible que les camelots distribuant les circulaires dans votre quartier choisissent de respecter votre écriteau-maison... à condition, bien sûr, de s'approcher suffisamment pour le lire. Mais même si un substitut fonctionne parfois, ce n'est pas toujours le cas, comme le démontrent les exemples ci-dessous.
Si vous créez votre propre affichette, cela risque donc de se produire un jour pour vous aussi. Certes, un recours au logo traditionnel ne vous protège pas à 100% non plus, mais si vous voulez porter plainte, la première question qui vous sera posée est : « Utilisez-vous l'autocollant de refus officiel? » Par conséquent, faites preuve de prévoyance et utilisez dès maintenant le pictogramme en question ― qui est le plus facilement repéré et compris, peu importe la langue ou le niveau d'alphabétisme des camelots.
Il est triste que les camelots soient mal payés, mais reprochons cela aux distributeurs, et non aux gens qui réclament simplement le respect des règlements. Recruter des défavorisés n'autorise pas une entreprise à faire n'importe quoi.
Soyons clair : notre critique des circulaires (et du gaspillage qu'elles représentent) ne vise pas les camelots, mais leurs employeurs. Si ces derniers ne forment pas leur main-d'œuvre d'une façon adéquate, ils deviennent responsables des infractions commises. Si un restaurant servait de la nourriture avariée, faudrait-il s'abstenir d'émettre la moindre critique, de peur de nuire aux maigres revenus du personnel?
Notons par ailleurs qu'une réforme environnementale bénéficie à tout le monde, camelots inclus. En d'autres termes, les progrès ne se mesurent pas en préservant à tout prix les conditions de travail misérables des plus démunis. Prendre la défense d'un sweatshop, ça n'améliore pas la qualité de vie de l'ensemble des citoyens.
(Pour plus de réponses quant aux emplois en général, voyez aussi la question #10.)
Le papier et le plastique ne sont recyclables que si on les sépare, ce que peu de gens se donnent la peine de faire pour les sacs à pub. Cela complique la tâche des centres de tri, qui sont déjà débordés. Il reste tant de plastique dans les ballots de papier envoyés à l'étranger qu'ils sont désormais refusés ailleurs et doivent être enfouis chez nous.
Mais surtout, le recyclage ne change rien au gaspillage d'énergie et de ressources naturelles lié à la distribution massive de 3,5 millions de sacs (surtout quand la population n'a rien sollicité de tel en premier lieu).
Le problème doit plutôt être enrayé à la source. Si quelqu'un déversait divers déchets sur votre terrain sans que vous l'ayez demandé, puis se justifiait en disant qu'il vous suffit de les trier et de les recycler, trouveriez-vous cet argument valide?
Si vous ne voulez pas vous procurer votre journal de quartier à l'entrée d'une bibliothèque publique ou d'un centre communautaire, notez que la plupart des hebdomadaires sont disponibles en ligne (voyez par exemple cette liste de liens). Vu que leur lecture ne prend qu'une vingtaine de minutes par semaine et que vous n'éprouvez aucune difficulté à lire le présent texte à l'écran en ce moment même, pourquoi ne pas en faire autant avec les nouvelles locales que vous tenez à suivre?
De nos jours, 96% des gens ont accès à l'Internet, alors doit-on encore traiter l'ensemble de la population comme si nous faisions tous partie du 4% restant? Tant qu'à y être, aurait-on dû continuer à livrer d'office les annuaires téléphoniques à chaque résidence de la Ville pour le bénéfice des rares personnes qui refusaient de consulter leur équivalent en ligne? Encore aujourd'hui, ces gens-là peuvent se procurer un annuaire de papier sur demande, et c'est exactement ce que nous prônons pour les circulaires.
Notons aussi que, par le passé, Transcontinental était à la fois propriétaire des sacs à pub et de nombreux journaux de quartier, mais elle a elle-même démontré ce qu'elle pensait réellement de ces derniers en se départant de 203 d'entre eux et de 4650 employés ― elle est donc mal placée pour nous faire croire qu'elle appuie la pérennité de la presse régionale. Si les sacs n'existaient pas, les commerces s'annonceraient bien plus dans les journaux locaux, et cet influx financier leur permettrait d'être diffusés autrement (par exemple au moyen de boîtes distributrices, comme le journal Métro).
Au final, toute la question reste purement théorique, car répétons-le, nous n'exigeons pas l'interdiction des publisacs, mais plutôt leur livraison aux intéressés seulement. Par conséquent, les gens qui tiennent à leur journal local continueraient à le recevoir en affichant une autorisation sur leur boîte à lettres. Alors où est le problème?
C'est mal comprendre comment fonctionne une démocratie. Même si une majorité désire quelque chose, ça ne l'autorise pas à faire fi des droits des autres, surtout quand il existe des solutions qui accommoderaient tout le monde.
Autrement dit, même si Transcontinental se plaît à citer un sondage selon lequel 87 % des répondants « consultent le publisac », cela ne signifie pas que ces gens tiennent au système actuel de distribution, et qu'ils désirent voir tout leur voisinage recevoir des sacs!
En fait, les auteurs de ce sondage ont éliminé en partant les réponses de toute personne opposée au publisac, sous prétexte que cela les disqualifiait d'intervenir dans le débat. Or, un sondage Segma commandé par la Ville de Montréal a révélé en 2019 que lorsqu'on tient compte de l'opinion de toute la population, 82% des citoyens et des commerces appuie une distribution limitée aux gens intéressés seulement!
Est-ce à dire que nous sommes prêts à accepter que 87% des Montréalais recourent au pictogramme d'autorisation s'ils tiennent vraiment aux circulaires? Mais oui: 87 % du matériel distribué chaque semaine, ça éviterait déjà le gaspillage hebdomadaire de 65 tonnes de matériel. Ce n'est pas rien, mais parions qu'une bien plus grande proportion des soi-disant partisans du publisac ne se donneront même pas la peine de le réclamer s'il n'atterrit plus automatiquement sur leur perron...
Au final, la question que l'on devrait se poser est fort différente : quelle que soit la cote d'amour d'un produit, cela permet-il à son fabricant d'ignorer toutes les plaintes de ceux qui s'y opposent et de défier les règlements qui encadrent les modalités de livraison?
Il est effectivement tentant de rejoindre le centre de réclamations de Transcontinental pour exiger qu'un autocollant de refus soit respecté. Nous l'avons nous-même fait à plusieurs reprises, mais vu qu'aucun de ces appels n'a fait cesser les livraisons indésirées, nous avons dû nous rendre à l'évidence : la seule raison d'être de ce « service » se résume apparemment à faire croire au public que l'entreprise est prête à s'auto-discipliner.
Pis encore, quand nous avons demandé à la Ville de faire respecter ses propres règlements en appliquant les amendes prévues en cas d'infractions, les autorités municipales se sont plutôt contentées d'envoyer quatre avertissements successifs à l'entreprise (voir entre autres la lettre du maire d'arrondissement François Croteau, ainsi que notre intervention lors de la période de questions du 2 octobre 2018, retranscrite ici dans le document « Plaintes remises à la Ville »).
Bref, aucune de ces réclamations n'a eu le moindre effet sur la façon dont les sacs sont livrés dans notre quartier — à chaque reprise, le nombre d'infractions relevées a au contraire augmenté par la suite. À l'échelle individuelle, oui, il arrive parfois qu'un comportement fautif soit temporairement corrigé ici et là à la suite d'une plainte, mais cela ne semble être que le strict minimum requis pour perpétuer le mythe d'un système fonctionnel. Mais puisque des dizaines d'infractions par pâté de maisons surviennent encore avec régularité après 41 ans de peaufinage de la part de Transcontinental, n'est-il pas temps d'admettre que les plaintes ne changent absolument rien à moyen ou à long terme, et qu'il faut plutôt réformer ce « modèle d'affaires » au grand complet?
Ok, la phrase qui précède n'est pas vraiment une question. C'est plutôt ce que nous a lancé le maire d'arrondissement de Rosemont-Petite-Patrie, François Croteau, lors de la période de question précédant la séance du conseil du 2 octobre 2018 (voir la question #7). Vu qu'une telle affirmation soulève bien d'autres questions, énumérons-les ici en guise de réplique :
Encore une fois, ceci n'est pas tout à fait une question mais une autre remarque que nous a adressée le maire d'arrondissement François Croteau.
Pourtant, il ne faut pas tant de temps pour relever des milliers d’infractions dans un quartier donné – cela n'exige qu'une heure par semaine. Contrairement à d'autres types de méfaits, il est même plus facile de repérer les livraisons indues, car on sait d'avance où et quand elles ont lieu chaque semaine. Et si un inspecteur se contente de faire de l'échantillonnage, cela ne lui prendra que quelques minutes.
Profitons-en pour préciser que la lutte contre la pollution liée aux circulaires ne relève pas d'une simple « obsession » personnelle, comme le maire l'affirme avec dérision dans un courriel daté du 18 octobre 2018. Lors d'une entrevue accordée au Téléjournal, il a lui-même reconnu qu'il « aurait dû prendre beaucoup plus au sérieux » nos plaintes liées aux publisacs, et qu'il s'agit là d'un « problème important ». Rappelons aussi que les solutions proposées sur le présent site ont reçu l'aval de 13 grands organismes écologiques, soit Équiterre, Greenpeace, la Fondation Suzuki, Nature Québec, le Sierra Club, les Ami-es de la Terre, le Conseil des Canadiens, la Coalition Climat, l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, l'Association québécoise pour la promotion de l'éducation relative à l'environnement, Réalité climatique Canada, Environnement Jeunesse et le mouvement autochtone RAVEN. Peut-on balayer tout cela du revers de la main, comme si la Ville n'avait aucune responsabilité dans ce dossier?
Redisons-le encore : nous n'exigeons pas l'interdiction des circulaires, mais plutôt l'élimination de la portion du tirage que personne ne lit. Puisque Transcontinental affirme que 87% de la population consulte le publisac, le changement de système ne devrait pas entraîner une forte chute du tirage. Malgré cela, si la moitié du public négligeait d'afficher un pictogramme d'autorisation, le tirage de 3,5 millions ne chuterait pas plus bas que 1,75 millions. Or, la plupart des hebdos du Québec arrivent à vivre avec 30 000 exemplaires. Notre proposition ne met donc pas le publisac en péril.
La réalité est fort différente : Publisac menace de fermer boutique si ses profits sont affectés de quelque façon, et ce, même si le produit demeure solvable. Autrement dit, contrairement à ce qu'on espère de chaque citoyen, l'entreprise refuse de faire quelque sacrifice que ce soit en pleine crise environnementale; elle préfère prendre en otages ses propres employés (et ceux de ses partenaires) tout en prétendant que les écolos sont à blâmer. Si un bully agissait ainsi dans une école, lui accorderait-on tout ce qu'il exige?
Même si Publisac cessait d'exister, les circulaires ne disparaîtraient pas pour autant, car les annonceurs en mettraient toujours à la disposition de leurs clients à l'entrée des magasins. Ils recourraient sans doute aussi aux insertions dans les journaux, comme ils le faisaient avant la distribution des sacs de porte en porte. Par conséquent, il est faux de prétendre que tout emploi lié à la production de circulaires serait automatiquement éliminé, ou que les périodiques en pâtiraient nécessairement.
N'oublions pas que, depuis 2009, Transcontinental a « rationalisé » ses opérations en se délestant de 4650 employés. On ne peut donc garantir qu'on préserverait ces postes en cédant aux menaces de l'entreprise. Comme tout autre imprimé à l'ère du numérique, le publisac est déjà en voie d'extinction. Croiser les doigts ne changera pas la tendance.
Rappelons enfin que les technologies vertes créent bien plus de travail que le maintien des vieilles façons de faire, surtout en cette ère de plein emploi. Il est donc trompeur d'affirmer que le personnel de TC ne pourrait être reconverti, surtout quand l'entreprise elle-même se transforme progressivement en usine d'emballage.
En un mot : non. Puisque nous ne réclamons pas l'interdiction des circulaires, les gens qui désirent toujours recevoir leurs circulaires n'auront qu'à afficher le pictogramme d'autorisation sur leur boîte à lettre.
Notons par ailleurs que, contrairement aux prétentions des annonceurs, le but d'une circulaire n'est pas d'amener le public à épargner, mais plutôt de l'inciter à dépenser. Quand un commerce vend certaines denrées à prix réduit, c'est pour attirer des clients qui ne se limiteront pas aux aubaines de la semaine, et/ou qui acquerront une plus grande quantité de « produits transformés » (qui accaparent la presque totalité des circulaires, et grâce auxquels des profits plus élevés peuvent être engrangés).
Pour cette raison, les organismes communautaires qui enseignent des principes de consommation responsable ne recommandent pas aux démunis de faire la « chasse aux spéciaux » chacun de leur côté, mais bien d'éviter les pièges promotionnels, de se concentrer sur les fruits et légumes frais, ou encore de regrouper leurs achats et de participer à des séances de cuisine collective. On fait ainsi des économies bien plus substantielles qu'en courant les soldes éphémères sur les articles individuels.
Soupir. Redisons-le encore et toujours, on ne parle pas ici d'éliminer quelque service que ce soit, mais bien de l'offrir uniquement aux gens qui en ont besoin. Si vous faites partie du très petit pourcentage de la population qui ne peut se déplacer, vous pourrez recourir au pictogramme d'autorisation pour continuer à recevoir les circulaires, mais ne laissez pas les distributeurs se servir de vous comme prétexte pour tapisser la ville entière d'articles promotionnels non désirés.
Il est d'ailleurs paradoxal de défendre les publisacs en affirmant que certaines personnes éprouvent des difficultés à se déplacer, tout en prétendant également que ce service permet de comparer les offres de chaque détaillant et de planifier ses courses en conséquence. Les personnes à mobilité réduite sont-elles vraiment susceptibles de répartir leurs achats auprès d'un grand nombre de commerces afin de bénéficier des spéciaux de chacun d'entre eux? Il est permis d'en douter!
D'après Transcontinental, il faudrait traiter l'entièreté de la population comme si elle était uniquement constituée de gens seuls, âgés, démunis, incapables de se déplacer, sans accès à l'Internet et insensibles à la crise environnementale (puisque c'est la seule façon de justifier un mode de distribution universel). Imaginez ce que ça donnerait si tous les médias ― livres, films, télé, etc. ― procédaient ainsi pour définir leur public-cible!
Sans rire, Publisac a réellement invoqué cet argument en septembre 2019 en poursuivant la Ville de Mirabel, qui avait adopté un règlement limitant la livraison des circulaires aux gens intéressés. Selon le distributeur, ce serait contraire aux dispositions des chartes des droits de la personne, tant au Québec qu'au Canada.
Tout d'abord, il est quelque peu ironique de voir une entreprise se prétendre victime d'iniquité quand elle commet elle-même des milliers d'infractions aux règlements municipaux de la province, et quand son dirigeant avoue qu'il se « balance des amendes » susceptibles d'en résulter. Ça prend toute une audace pour agir ainsi!
Malheureusement pour l'entreprise, un précédent a déjà été établi en 2017. Lorsque le Canada tout entier a banni l'envoi massif de circulaires virtuelles aux destinataires qui n'ont rien demandé de tel, la même approche a été utilisée en vain pour tenter d'invalider la Loi canadienne anti-pourriel.
La liberté d'expression n'est pas absolue, et on peut la circonscrire lorsqu'elle nuit au bien-être d'autrui ― par exemple, dans le cas de graffitis ou de tapage nocturne. Cela s'applique aussi à la livraison massive de circulaires non désirées.
La même logique vaut pour les journaux régionaux qui brandissent la liberté de presse afin de conserver le publisac comme mode de distribution. D'une part, l'opt-in ne leur demande pas de se taire, mais de réduire leurs rebuts (comme n'importe quelle autre entreprise). D'autre part, en éliminant les livraisons non sollicitées, les journaux peuvent rejoindre le même lectorat qu'avant, pour moins cher!
Transcontinental affirme aussi que pour un hebdo, les sacs de circulaires constituent le mode de distribution le moins coûteux, et que recourir aux Postes serait trois fois plus cher. C'est faux: un journal distribué par la poste avec à peine deux encarts publicitaires dépense moins de la moitié de ce que Publisac facture pour le noyer dans les circulaires.
Quelle que soit l'activité d'une personne donnée, on trouvera toujours des gens prêts à la dénigrer sur Internet. Selon ces derniers, on ne peut apparemment pas consacrer la moindre minute à un sujet auquel ils n'ont eux-mêmes pas envie de réfléchir. Tout le monde a droit à son opinion quant aux problèmes qui « méritent » ou non d'être corrigés, mais si vous considérez que les loisirs sont trop précieux pour être consacrés à telle ou telle cause, peut-être devriez-vous vous demander si vous faites le meilleur usage possible de votre temps libre en vous contentant de vous moquer des choix d'autrui?
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